Plan d’action 2016 de l’ANR
L’Agence nationale de la recherche (ANR) a publié, fin juillet, son Plan d’action 2016 (PA 2016). Ce plan d’action « est la feuille de route de l’ANR pour l’année 2016. Il s’inscrit dans le cadre fixé par l’Agenda stratégique pour la recherche, le transfert et l’innovation « France Europe 2020 », lui-même élaboré en cohérence avec le programme cadre européen « Horizon 2020 ». Le PA 2016 est également construit en cohérence avec la Stratégie nationale de recherche (SNR), qui a été initiée par la loi sur l’enseignement supérieur et la recherche du 22 juillet 2013. »
Le libre accès aux données est abordé dans les défis 7 et 8, et particulièrement dans l’axe 7 du défi 8. Voici des extraits :
D-7) DEFI 7 – Société de l’information et de la communication (p. 30)
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Les chercheurs sont encouragés à tirer parti, lorsque cela est possible, des infrastructures et des grandes bases de données existantes, et de promouvoir leurs résultats en «open access». Ils sont également encouragés à coordonner leurs propositions avec d’autres initiatives nationales ou internationales dans le domaine (H2020, PIA, DGE, etc.).
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D-8) DEFI 8 – Sociétés innovantes, intégrantes et adaptatives (p. 31)
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Les chercheurs sont encouragés à tirer parti, quand cela est possible, des grandes bases de données existantes, notamment des enquêtes longitudinales internationales reconnues par la feuille de route européenne des infrastructures de recherche. Dans les limites financières disponibles, le défi 8 peut contribuer à financer en partie la collecte d’enquêtes ou la constitution de corpus (textes, images, archives orales) à trois conditions: 1/qu’elle porte un projet de recherche; 2/que soit garanti le libre accès aux données et 3/qu’un dispositif permette de les pérenniser.
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Axe 7. La Révolution numérique : rapport au savoir et à la culture (p. 158)
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Création et partage des savoirs (p. 160)
Le numérique affecte directement la création des savoirs scientifiques: définition des objets, formalisation, transmission. Autour des sciences et technologies du numérique peuvent être mobilisées l’épistémologie, l’éthique, les humanités et les sciences sociales. On pourra étudier de quelle façon le traitement de données numériques conduit nombre de spécialités à réviser en profondeur leurs concepts et leurs méthodes…La construction même des savoirs peut faire l’objet de recherches sur les procédés d’enregistrement, d’édition et de partage et sur le rôle de la simulation informatique.
S’inscrit également dans cette perspective l’instauration de nouveaux rapports entre chercheurs, mais aussi entre experts et profanes via la libre disposition des résultats (science ouverte, outils collaboratifs, plateformes…).
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Gestion du patrimoine et mode d’accès (p. 160)
Les collections et les sites soulèvent ainsi de nouveaux enjeux d’accès, de conservation, de préservation et de gestion. Aux côtés des sciences humaines et sociales, les sciences et technologies du numérique sont mobilisées dans les recherches sur la restauration et la préservation du patrimoine 2D/3D ou multimédia. Par ailleurs, la capacité de mémorisation numérique multiplie le nombre de documents à valeur potentiellement patrimoniale. Comment s’assurer que les contenus soient correctement édités et restent intelligibles?
Ce volet de l’axe conjoint ne concerne pas toutes les collections de données à numériser (voir pour cela l’axe 6 du défi 8) mais celles qui soulèvent des problèmes complexes ou inédits de numérisation: ensembles bâtis, paysages, documents audiovisuels, données interactives… L’objectif est d’harmoniser les bases de données, de les analyser et de les valoriser, en renouvelant la conception et le traitement des données.
Les porteurs de projets sont invités à se rapprocher de la TGIR Huma-Num (Très grande infrastructure de recherche des Humanités numériques), qui mobilise les réseaux de chercheurs en quête de bonnes pratiques (systèmes d’information géographique, reconstitution 3D de monuments, analyse de textures, etc.), entité elle-même affiliée au niveau européen à l’ERIC DARIAH. Sont concernés ici au premier chef les musées et les archives audio-visuelles, comme celles que l’Institut national de l’audiovisuel (INA) met désormais à la disposition des chercheurs: une telle mine de données requiert une collaboration étroite entre chercheurs en SHS et chercheurs en sciences et technologies du numérique; elle offre l’occasion de renouveler les méthodes de traitement, d’annotation et d’indexation. Le fruit de ces travaux (annotations, enrichissement, métadonnées) sera en libre accès et mobilisable pour d’autres recherches. Les chercheurs intéressés par ce vaste corpus sont invités à se rapprocher de l’INA (http://dataset.ina.fr).